Lorsqu’il s’agit de pièces de tôlerie exigeantes, Autz + Herrmann n’a rien à envier à personne. Mais l’entreprise de Heidelberg, veut se développer en dehors de ses secteurs de clientèle habituels et comble pour cela ses lacunes dans la chaîne de processus de la tôle. C’est ainsi qu’une toute nouvelle machine d’ébavurage d’ARKU, lancée sur le marché récemment, fait son entrée dans l’entreprise.

Depuis peu, Autz + Herrmann s’est donné pour devise «Blech unlimited» (la tôle sans limite). L’entreprise fondée en 1909 veut ainsi montrer qu’elle maîtrise toute la chaîne de processus de la tôle. La recherche de nouvelles solutions et de nouvelles formes ne doit pas connaître de limites. La palette d’offres est donc très large : en commençant par l’ingénierie et la construction, l’entreprise peut découper ses tôles au laser, les poinçonner, les plier ou les cintrer. Pour l’assemblage, il existe le soudage au laser, le soudage par points mécanique, le soudage manuel selon les procédés MIG/MAG et TIG, le collage et le pressage. Les robots de soudage assistent les hommes par leur efficacité et leur précision de répétition. Les pièces de tôle peuvent en outre être peintes, marquées au laser et montées en interne. « En ce qui concerne la conscience de la qualité et les processus correspondants, nous allons si loin que les clients n’ont parfois plus besoin d’effectuer eux-mêmes de contrôle qualité pour les modules fonctionnels que nous fabriquons », souligne le directeur technique Florian Friedrich. La construction de dispositifs en interne contribue également de manière importante à la qualité finale. Enfin, les services logistiques complètent l’offre d’Autz + Herrmann.

Des offres variées autour de la tôle

L’entreprise traditionnelle de Heidelberg repose sur trois piliers. Le premier est la sous-traitance pour l’industrie des machines d’impression. Il s’agit ici d’usiner des tôles polies miroir - une qualité de précision et sans rayures est exigée. Le deuxième pilier est constitué par les boîtiers pour les machines-outils. « Nous sommes surtout forts pour les machines-outils du segment petit à moyen. Cela signifie que la machine a des dimensions d’environ 4 m × 2,5 m × 3 m », explique Friedrich. Enfin, le troisième pilier comprend des modules fonctionnels pour de nombreuses applications : Dans le domaine des énergies renouvelables, il s’agit par exemple d’échangeurs de chaleur qui refroidissent les cellules solaires à l’arrière ou de boîtiers pour le stockage de l’électricité. « Nous voyons une nette croissance dans ces domaines », explique le directeur technique.

L’entreprise travaille surtout l’acier et l’inox, de temps en temps aussi l’aluminium et plus rarement le laiton. Les plaques de tôle peuvent atteindre le grand format. « Nous sommes vraiment bons pour les épaisseurs de tôle de 0,5 à 8 millimètres, mais nous pouvons aussi travailler jusqu’à 20 millimètres », explique Florian Friedrich.

Après l’ébavurage, il y a une nette différence avec la pièce non usinée, comme l’explique Stefan Sauter, commercial chez ARKU, au directeur technique de Autz + Herrmann, Florian Friedrich

Combler les lacunes dans la chaîne de processus

Mais pour pouvoir aborder le marché avec son nouveau slogan «Blech unlimited», Autz + Herrmann a d’abord dû faire ses devoirs. « Nous avons constaté que notre large éventail d’offres permettait au client une faible complexité d’approvisionnement. Mais cela signifiait aussi que nous devions combler les lacunes dans la chaîne de processus », explique le directeur technique. Outre le marquage laser et le moussage des joints, ce sont surtout l’ébavurage et l’arrondissement des arêtes qui ont été identifiés comme des lacunes.

Auparavant, les deux procédés jouaient un rôle plutôt secondaire. « Nous connaissons assez bien les pièces et le lieu d’utilisation et savons ce qui doit être arrondi et ce qui ne doit pas l’être », explique Florian Friedrich. Les tôles polies miroir, quant à elles, ne peuvent pas être ébavurées à la machine, car la surface serait alors altérée. Pour les petites pièces, une installation de tribofinition était disponible. Pour d’autres pièces, les arêtes de coupe ont été retravaillées dans la machine combinée poinçonnage-laser avec un outil d’ébavurage sphérique spécial. Cette méthode a toutefois ses limites.

Toutefois, le marché n’était pas encore totalement convaincu. « Nous avions besoin d’explications auprès de certains nouveaux clients, car nous n’avions pas explicitement l’arrondi des arêtes dans notre portefeuille », explique Florian Friedrich. Depuis 2021, Autz + Herrmann travaille en outre avec la plateforme Laserhub, où les arrondis d’arêtes sont exigés de manière standard. C’est pour ces raisons que les spécialistes de la tôle de Heidelberg ont acheté une EdgeBreaker® 6000 d’ARKU.

Un nouveau modèle de machine d’ébavurage axé sur la flexibilité

ARKU a développé cette machine d’ébavurage spécialement pour répondre aux exigences des tôliers travaillant au laser et l’a entièrement orientée vers la flexibilité. En ce qui concerne les procédés d’usinage, l’EdgeBreaker® 6000 couvre toutes les exigences : l’ébavurage, l’arrondi et le traitement de surface.

La pièce maîtresse de la nouvelle machine d’ébavurage est le rotor équipé de brosses. Elles permettent d’obtenir un arrondi optimal sur le bord de la tôle : comme les brosses touchent la tôle dans différentes directions, les utilisateurs obtiennent un résultat très régulier sur les contours intérieurs et extérieurs de la pièce. Il est possible d’obtenir des rayons allant jusqu’à 2,0 millimètres.

Au rotor avec les brosses s’ajoutent encore une bande abrasive et un rouleau de finition. Cela permet d’obtenir une finition de surface attrayante, comme cela est souvent exigé pour les tôles d’acier inoxydable de haute qualité, par exemple.

Un système de changement rapide des outils rend la machine d’ébavurage particulièrement flexible. Cela permet de réduire les temps de préparation, ce qui est particulièrement important pour les petits lots. Grâce à une table à vide, l’EdgeBreaker® 6000 peut également fixer des pièces de petite taille.

Grâce à ses commandes intuitives, l’EdgeBreaker® 6000 est vraiment facile à utiliser

L’ébavurage mécanique apporte de la sécurité dans les processus

Daniel Gabriel, responsable de l’usinage laser de poinçonnage et de la programmation, est particulièrement séduit par la nouvelle machine d’ébavurage : « Avant, nous devions mettre un employé à disposition pour l’ébavurage manuel, maintenant c’est super rapide », dit-il et explique encore : « Lors de la découpe laser, plus l’épaisseur du matériau augmente, plus la formation de bavures est probable. Tôt ou tard, il faut donc retoucher. Avec l’EdgeBreaker®, c’est plus ergonomique et moins cher qu’à la main ». La qualité est également au rendez-vous, comme il le rapporte : « Nous avons un nouveau produit pour la technique médicale en aluminium de 5 millimètres d’épaisseur. C’est difficile à découper au laser. Mais on peut bien l’usiner avec l’EdgeBreaker®, après quoi le mauvais côté proprement dit est même plus beau que le bon côté ». Pour d’autres produits, comme les brides pour le client Rotoclear, les collaborateurs devaient auparavant être très attentifs à la qualité de la découpe laser. « Depuis que nous faisons de l’ébavurage, la sécurité est là », explique Daniel Gabriel.

Mais la nouvelle machine à ébavurer est déjà utile bien avant. « Lors de la vente, nous ne devons plus demander au client si l’arrondi des bords est vraiment nécessaire. Nous l’avons tout simplement dans notre portefeuille, ce qui facilite les discussions sur ce point », rapporte Florian Friedrich.

Outre l’EdgeBreaker® 6000, les experts d’Autz + Herrmann avaient examiné quelques autres machines d’ébavurage. Mais au final, plusieurs points ont plaidé en faveur de l’offre d’ARKU. Ainsi, le principe d’aspiration par le vide pour la fixation des pièces était un aspect qui parlait en faveur d’ARKU, le constructeur de machines de Baden-Baden. Mais une référence particulière est également venue s’ajouter : « TRUMPF a accepté ARKU comme partenaire dans sa Smart Factory (son Usine du Futur) à Ditzingen en Allemagne pour l’ébavurage et le planage. Cela nous a impressionnés, car très peu d’entreprises ont réussi cela », dit Friedrich. « Nous avons également réalisé ensemble des essais d’ébavurage dans notre centre de planage et d’ébavurage - avec des résultats concluants », ajoute Stefan Sauter, responsable des ventes chez ARKU.

La simplicité d’utilisation est un atout particulier

Mais c’est surtout la simplicité d’utilisation qui a été déterminante pour lui. « L’interface utilisateur et la programmation paramétrée sont vraiment très faciles à comprendre. Il est également possible de sauvegarder les différents programmes », explique le directeur technique avec l’enthousiasme. « La commande s’explique d’elle-même », ajoute Gabriel, qui précise : « Tout le monde connaît un bouton Play et un bouton Stop. L’épaisseur du matériau et la distribution peuvent varier, mais c’est vraiment très facile à régler une fois que l’on a compris ».

L’EdgeBreaker® 6000 chez Autz + Herrmann est également équipé de l’ARKU-Wizard : ce logiciel intelligent relie entre elles les données relatives à la pièce, à l’outil et à la machine. Pour les opérateurs, cela signifie qu’ils n’ont plus qu’à entrer les caractéristiques de la pièce et le résultat d’usinage souhaité - le Wizard se charge du reste. À l’aide du logiciel, la machine se règle automatiquement de manière à obtenir le résultat à la meilleure vitesse d’usinage possible. Les valeurs empiriques sont ensuite enregistrées dans la machine. Pour ce projet, les deux entreprises ont encore dû relever un défi particulier : le manque d’espace. « Autz + Herrmann avait certes déménagé en pleine campagne dans les années 1920. Mais aujourd’hui, c’est déjà en plein centre-ville », explique Florian Friedrich. Il a néanmoins été possible de placer l’aspiration de la machine d’ébavurage à l’extérieur du hall. Cela réduit les émissions sonores et rend le travail dans la production plus agréable.

Il décrit également la collaboration avec ARKU comme agréable. « Nous avons trouvé aussi bien Stefan Sauter, du service commercial, que le technicien de service, compétents et aimables. Dans l’ensemble, l’ambiance était très bonne », se félicite Florian Friedrich.

Enfin, il dresse un bilan très satisfaisant de son achat. « Nous sommes une entreprise familiale de la quatrième génération. Nous n’avons donc pas à justifier de ratios de rendement, par exemple un retour sur investissement de moins de deux ans, mais nous pouvons prendre des décisions plus globales », explique le directeur technique. Selon son expérience, l’ébavurage et l’arrondi des arêtes sont calculés à contrecœur ou souvent passés sous silence parce que l’on n’a pas conscience de leur importance. « Pourtant, ces procédés sont aujourd’hui tout simplement présupposés. Nous sommes en mesure de le traiter comme le client le souhaite », conclut Florian Friedrich.

Grâce à la fixation sur la table aspirante à vide, l’EdgeBreaker® peut aussi bien travailler sur des pièces petites ou étroites