Pour les petites, voire moyennes séries, beaucoup de chefs d’entreprise pensent d’abord à l’ébavurage manuel. Si l’investissement est nettement plus faible qu’avec une version automatisée, les coûts cachés sont importants et les résultats obtenus ne sont plus en phases avec les exigences de nombreux donneurs d’ordres.
Créée en 2004 avec 1000 m² par Laurent Clairet,
AMI emploie aujourd’hui 35 personnes pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros réalisé en sous-traitance de petites et moyennes séries dans les secteurs de la tôlerie et la petite chaudronnerie. 1200 tonnes d’acier, inox, aluminium, cuivre et laiton y sont transformés chaque année (80% tôles et 20% profilés). Le profil de clientèle est très varié puisque qu’AMI s’adresse à tous les secteurs sauf l’aéronautique et le nucléaire. La gestion de stocks pour une livraison en juste-à-temps est assurée pour certains clients.
L’équipement de l’entreprise comprend trois tables de découpe laser (2 CO₂ et 1 fibre), quatre presses plieuses de 35 tonnes à 250 tonnes (électriques et hydrauliques), une ébavureuse à plat, ainsi que des équipements de perçage, taraudage, roulage, sertissage, et quinze postes de soudage.
Exemples de finition obtenue sur les contours intérieurs et extérieurs par la machine Weber
Avant la création d’AMI, Laurent Clairet s’est constitué une base de connaissances solide dans plusieurs entreprises de tôlerie avec la ferme intention de fonder son entreprise. Sa dernière expérience avant AMI a duré de 1993 à 2004 chez APR, entreprise qui était passée pendant cette même période de 9 à 120 personnes. APR travaillait avec de grands donneurs d’ordres comme Carrier ce qui a permis à Laurent Clairet de dépasser son savoir-faire strictement technique pour renforcer ses compétences à l’organisation industrielle, par exemple pour la gestion des flux ou encore la propreté de l’atelier.
Parmi les bons réflexes acquis, l’extension de l’entreprise avait été anticipée dès le démarrage de la société puisque le premier bâtiment avait été construit sur un terrain de 6000 m². Décidée en 2012, une importante évolution fut réalisé en 2013 avec une extension de l’atelier à 2800 m² pour un montant d’un million d’euros. Cette surface supplémentaire a permis d’accueillir quatre machines pour un million d’euros supplémentaires : une découpe laser fibre, 2 presses plieuses et une ébavureuse Weber. «
La machine Weber est un élément essentiel de notre parc machines » affirme Laurent Clairet sur un ton brin provocateur pour un chef d’entreprise d’un secteur où les investissements sont principalement consacrés à l’essentiel : la production. «
Elle a été la réponse aux sollicitations permanentes de nos clients qui considéraient que la découpe laser était un facteur d’insécurité en raison d’angles trop vifs sur les tôles découpées. De plus, la peinture tient mal sur les angles vifs. Nous avons constaté cette évolution de la demande dans la plupart de nos secteurs clients, de l’agroalimentaire jusqu’au ferroviaire. »
Les clients qui visitent l’entreprise apprécient toujours de voir des pièces, pourtant proches de l’état brut, qui sont agréables au toucher et présentent un bel aspect visuel. Ce plaisir est également partagé par le personnel de l’entreprise qui ressent cette évolution comme une montée en gamme des fabrications de l’entreprise. En effet, si au début, seules les pièces en inox ou aluminium était traitée, c’est aujourd’hui le cas des fabrications en acier.
Pour Laurent Clairet, «
la machine ne réalise pas un ébavurage, elle casse les angles. Elle nous permet d’assurer la finition désirée aussi bien pour des contours extérieurs qu’intérieurs. Si je réalise un perçage au laser au centre de la tôle, les angles sont vifs et il est impossible avec une machine à bande classique de les corriger. De la même manière, ébavurer des contours intérieurs variés peut être très compliqué sans la bonne technologie. »
Laurent Clairet, fondateur d’AMI, Dimitri Fraichet (responsable découpe laser), Romain Lacombe (intérimaire), ainsi que Jean-Sébastien Sitter et Lionel Ubelmann de P&G Outillage
Accès à la seconde partie de l'article :
L'ébavureuse WEBER utilise un système de
bandes abrasives et de brosses pour assurer la finition des tôles
