Si les machines et leur environnement connaissent un développement spectaculaire, les solutions logicielles sont elles aussi en plein essor. Car, comme dans l’usinage classique, les logiciels joueront un rôle essentiel pour concevoir, piloter, simuler et contrôler les installations de fabrication additive. Sans leur apport rien ne pourra être fait et l’effervescence qui agite le marché du logiciel pour la fabrication additive le démontre. Le spécialiste de la simulation numérique Ansys vient ainsi de racheter la société 3DSIM, premier éditeur à avoir mis au point des logiciels de simulation (exaSIM et FLEX) dédiés à la fabrication additive. Une démarche capable de réduire les essais physiques de pièces, si coûteuses en temps et en argent. Cette solution atténuera les risques de la fabrication additive métallique (le laser qui fond le métal de manière inattendue, provoquant une défaillance du produit ou l'élévation et la diminution rapides de température génèrent des contraintes qui peuvent déformer le produit) et permettra à l'avenir de développer des pièces à la fois plus résistantes et plus légères.
Le logiciel 3DSIM de simulation pour la fabrication additive métallique fait maintenant partie de l'offre ANSYS
GE Additive se renforce lui aussi dans le domaine de la simulation en rachetant l’éditeur belge GeonX. Ce dernier conçoit des logiciels pour aider les ingénieurs à créer de nouveaux produits, à simuler des environnements de fabrication additive ou de soudure, dans des industries comme l’aérospatial, l’automobile ou l’énergie. Son logiciel de simulation Virfac (pour Virtual Factory) évalue les produits, avant la mise en production, en prévoyant les défauts ou les distorsions, ainsi que l’impact sur leur durabilité du processus de fabrication. Il réduit le nombre de prototypes physiques à créer durant la phase de développement, tout en améliorant la qualité et la durée de vie des produits.
GeonX collabore activement avec Beam Machines et l'IREPA Laser pour développer un modèle prédictif puissant pour le procédé Laser Melting Deposition.
Les constructeurs de machines de fabrication additive ne restent pas les bras croisés. Renishaw annonce ainsi des solutions logicielles intelligentes pour le pilotage du processus de fabrication. Baptisées InfiniAM Central et InfiniAM Spectral, ces outils contrôlent en temps réel l’énergie fournie par le laser et la fusion de la pièce. Ce qui permet aux opérateurs d’ajuster le fonctionnement de la machine. Renishaw collabore également avec Identify3D pour sécuriser les données pendant tout le processus de fabrication additive et assurer la protection intellectuelle ainsi que la traçabilité.
3D Systems accompagne sa nouvelle machine DMP 8500 Factory Solution, l’une des plus grandes du marché (volume de fabrication : 500 x 500 x 500 mm), d’un logiciel, 3DXpert, qui couvre toute la chaîne : récupération du modèle CAO, amélioration de la géométrie, découpe des couches, calcul des trajectoires de scannerisation, opérations de post-processing… Cette solution de fabrication modulaire comporte un système intégré de gestion de la poudre et assure une production uniforme capable de reproduire la qualité de pièces. Tout en réduisant le coût de l’exploitation. 3D Systems propose également un logiciel prédictif conçu par Intech DMLS, l’AMOptoMet, qui contrôle les paramètres de la fusion sélective de la poudre métallique.
L'offre logicielle d'EOS pour la fabrication additive peut gérer le procédé ainsi que son automatisation
Très riche, la panoplie logicielle d’EOS comporte les dernières versions d’EOSPRINT 2, pour la gestion des travaux et des processus, l’EOSTATE monitoring suite pour le contrôle de fabrication, ainsi qu'EOSCONNECT, une technologie assurant la connectivité. «
Nos solutions applicatives prennent en charge chaque étape du processus de fabrication additive, depuis la préparation de la tâche avec EOSPRINT jusqu’au contrôle qualité assuré par EOSTATE monitoring suite », explique Frédéric Verlon.
Et avec EOSCONNECT, toutes les données machine et production collectées peuvent être exploitées de manière dynamique. » Outil de FAO intuitif, EOSPRINT 2 possède de nombreuses fonctions inédites pour améliorer la productivité — comme la segmentation Z et les modèles d’exposition uniques et étend l’intégration de la fabrication additive à la production en série. Les utilisateurs tirent profit de la fonction d’étalonnage du point de référence, essentielle pour définir le même point zéro sur différents types de machines telles que les tours, les fraiseuses, les machines multifonction, etc. En outre, EOSPRINT offre des fonctionnalités spécialisées pour assurer le développement de matériaux et de processus. Quant à EOSTATE Exposure OT, il assure une surveillance photographique en temps réel du processus de fabrication additive métallique. Cette solution cartographie intégralement chaque pièce tout au long du processus de fabrication, couche par couche, quelles que soient sa géométrie et sa taille. Développée en collaboration avec MTU Aero Engines, ce logiciel permet aux entreprises de réduire considérablement le coût des contrôles non destructifs via la tomographie assistée par ordinateur — les pièces potentiellement défectueuses pouvant être rejetées plus tôt. EOSTATE MeltPool permet de visualiser de manière transparente le processus complexe de fusion et mesure, à l’aide de capteurs, la lumière émise par le bain de fusion lors du processus de fabrication. Les données ainsi capturées sont traitées et interprétées en aval par le système logiciel.
Enfin, les grands noms de la CAO, comme Dassault Systèmes, Siemens ou Autodesk, ont investi le marché de la fabrication additive. «
Jusqu’ici les utilisateurs ne disposaient que d’un seul outil logiciel pour assurer la préparation de données de fabrication, le Magics de Materialise », souligne Philippe Reinders Folmer de Renishaw. «
Maintenant on peut faire appel aussi bien à Catia (Dassault Systèmes), à NX (Siemens) ou aux solutions d’Autodesk et l’utilisateur n’a plus besoin du fichier STL qui provoque des pertes de données. » Les partenariats se multiplient ainsi entre ces éditeurs et les constructeurs. La preuve : Trumpf qui s’est allié avec Siemens pour développer une solution globale de conception, de simulation, de préparation et de fabrication des pièces métalliques 3D. Le processus de fusion métallique utilisé par les machines Trumpf sera intégré dans le logiciel de CAO NX de Siemens. Une seule solution logicielle pour tout faire, c’est sans doute ce qu’attends de nombreux utilisateurs potentiels de la fabrication additive pour passer à l’acte…
Reportage en 5 parties
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La fabrication additive métallique prête pour les grandes dimensions (1/5)
La fabrication additive métallique prête pour les grandes dimensions (2/5)
La fabrication additive métallique prête pour les grandes dimensions (3/5)
La fabrication additive métallique prête pour les grandes dimensions (4/5)
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