L’audacieux pari lancé en 1991 par Amada demeure en 2016 un atout important pour les équipes commerciales, du Service Après-Vente et de la Formation.
Qui de mieux que deux personnes totalisant chacune 30 années de maison pour dresser un portrait fidèle du Centre Technique Amada qui fête cette année son vingt-cinquième anniversaire ?
Rentrés successivement en 1986 pour Jean-Pascal Reyrolle et en 1988 pour Rémi Martin, comme commerciaux, ils ont depuis gravi de nombreux échelons dans l’entreprise : Jean-Pascal est aujourd’hui Responsable de la Communication, tandis que Rémi Martin est Directeur des Ventes et des Services. Jean-Pascal Reyrolle a connu Amada au moment où l’entreprise, alors constructeur peu connu sur le marché français, a acheté l’un des monuments français des machines-outils de tôlerie, la société Promecam avec laquelle elle avait noué des liens depuis les années soixante. «
Amada a toujours eu la volonté d’avoir un show-room dans toutes ses filiales, le but étant d’être capable de présenter les produits en action » se souvient Jean-Pascal Reyrolle. A cette époque, les équipes Amada ont rejoint celles de Promecam dans les locaux de Saint-Denis. Ces locaux disposaient d’un show-room plus important d’environ 600 m², mais il a fallu les partager entre les presses plieuses et cisailles de Promecam et les machines de poinçonnage et laser d’Amada. La surface était trop étroite pour présenter les gammes de l’ensemble du groupe.
La direction d’Amada, n’a alors vu d’autre solution que le déménagement car il était impossible d’agrandir le bâtiment. De plus, son architecture n’était pas en accord avec l’image de modernité que l’entreprise voulait relayer. «
Amada au Japon disposait d’un magnifique show-room et ils ont voulu garder cette philosophie pour le marché français » appuie Rémi Martin.
Dès l’inauguration, le Centre Technique a eu une vocation internationale
Pour faire face au développement de l’entreprise, il fut donc décidé de déménager dans un lieu à la fois proche de Paris et facilement accessible par la route ou en avion. C’est ainsi que le site de Tremblay en France fut choisi, et en particulier une zone industrielle à l’époque quasiment vide. La construction sur un terrain d’une surface de 30 000 m² démarra en 1989 pour se terminer en 1991.
Au-delà de l’aspect futuriste de l’architecture, le concepteur a également souhaité que le bâtiment mette en valeur les métiers du métal. Pour l’occasion, Amada a fait appel à de nombreux clients pour la fabrication des structures ou d’éléments de décor et d’équipements d’intérieur mais aussi à des compétences internes puisque Gérard Boudesoque (aujourd’hui Chef Produits Division Presses plieuses et Cisailles) et Gérard Quesnel (aujourd’hui à la retraite) ont assuré la réalisation des faux plafonds de l’espace réception clients.
Le show-room a été pensé comme un élément central visible dès l’entrée et il reste aujourd’hui le deuxième en taille après le Japon avec 2 500 m². «
La direction a été visionnaire car si, à l’époque les machines étaient présentées seules, le développement des automatismes a augmenté fortement le volume nécessaire à leur exposition. Nous bénéficions aujourd’hui de cette anticipation » se réjouit Jean-Pascal Reyrolle. Un magasin central en fonctionnement avec une centaine de cassette connecté à différentes machines a même eu les honneurs du bâtiment.
La direction de l’époque a, dès le départ, eu de grandes ambitions pour ce bâtiment qui reçut le nom de Centre Européen du Formage. «
Le centre de gravité d’Amada en Europe était et reste la France. C’est en effet le seul pays de production européen du Groupe (Château du Loir, Charleville-Mézières et Auffay) pour les machines (presses plieuses, cisailles et poinçonneuses, laser et combinés) et les outils de poinçonnage. Une usine autrichienne fabrique les outils de pliage et les lames de scies » explique Rémi Martin. A l’époque Amada employait près de 500 personnes sur le marché français avec trois sites industriels en plus de la structure commerciale et après-vente.
Le Centre Technique Amada en vue panoramique
Le démarrage du centre technique a coïncidé avec plusieurs évolutions majeures chez Amada : le passage des poinçonneuse mécanique Pega à la gamme hydraulique Vipros, ainsi que l’apparition de la gamme de presses plieuses à tablier descendant HFB en remplacement des machines à tablier montant proposées précédemment. Les machines à commande numérique ont commencé également à sérieusement s’imposer depuis cette période. Le premier robot de pliage avait été présenté par Amada en 1988 sur la biennale de la machine-outil (à Paris).
La seule ombre au tableau pour ce démarrage du Centre Technique Amada a été la première guerre du Golfe, peu de temps après l’inauguration et la crise qui s’en est suivie. Fort heureusement, la solidité du Groupe a permis d’en amortir les conséquences.
Un show-room, plusieurs fonctions
La répartition des technologies a évolué au fil du temps. Actuellement, le laser est mis en avant avec 6 machines de découpe dont 3 utilisent la technologie fibre et deux combinés poinçonnage-laser CO₂ et fibre. Une poinçonneuse, 6 presses plieuses, dont une avec un changement automatique d’outils, deux robots de pliage, un centre de panneautage, une cellule de soudage laser fibre, une machine de soudage de goujons, une sertisseuse, des scies à ruban et des rectifieuses complètent cette ‘usine’. Le client peut ainsi comparer différentes technologies, formats de machines et périphériques.
Afin de conforter l’image d’excellence apportée par le bâtiment, Amada a beaucoup investit en parallèle dans la formation de ses équipes commerciales. Les visites des clients ne sont pas toujours programmées et il est courant de voir des décideurs venir spontanément au Centre Technique comme s’ils se rendaient chez leur concessionnaire automobile. Ils s’attendent à être reçus au pied levé pour préparer leurs investissements.
Rémi Martin constate cependant une évolution des habitudes des clients qui arrivent avec une problématique et doivent repartir avec une solution : «
Les démonstrations ont longtemps été normalisées quel que soit le profil du client. Depuis quelques temps, les clients viennent avec une clé USB qui contient des exemples de pièces à traiter. A nous de démontrer les capacités de nos logiciels en liaison avec les machines de découpe et de pliage pour arriver au produit fini. De plus, ces démonstrations au plus proche de leurs problématiques servent à rassurer les opérateurs, ce qui évite d’éventuels freins à l’adoption de nouvelles machines ou technologies par la suite. »
Amada a toujours mis l’accent sur la sensibilisation de la jeunesse aux métiers industriels et du travail de la tôle en particulier
Les commerciaux ne sont pas les seuls à profiter du Centre Technique. Pendant notre visite nous avons rencontré un technicien du SAV qui était au téléphone avec un client Amada devant la commande numérique d’une des presses plieuses du show-room. En effet, les membres de l’équipe du Service Après-Vente peuvent venir sur n’importe quelle machine pour diagnostiquer en liaison avec le client et reproduire ce qu’il fait sur sa machine Amada. La résolution des problèmes est ainsi plus aisée.
Cet avantage ne se limite pas au SAV puisqu’Amada prodigue également régulièrement des conseils pour des clients qui éprouveraient des difficultés dans la mise en œuvre de pièces spécifiques. Les techniciens Amada peuvent ainsi récupérer les fichiers du client afin de les étudier et assister ce dernier, aussi bien en programmation sur ordinateur ou sur CN puis tester la solution obtenue directement sur l’une des machines disponibles. La validation du process n’est pas que théorique.
Toujours dans le domaine des Services, le centre technique héberge est un centre de formation agréé, qui permet la prise en charge des coûts par un OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé).
Les thématiques proposées couvrent les différents savoir-faire de l’entreprise : logiciels, commandes numériques, ainsi que les techniques du pliage, du poinçonnage et de la découpe laser. Amada ne forme pas qu’à l’utilisation de ses machines. Des apprentissages plus basiques (savoir découper, plier) sont aussi au programme. Ces programmes, en version standard ou à la carte, qui s’adressent selon les cas aux débutants ou aux personnels confirmés, utilisent les moyens matériels du Centre Technique.
Le Centre de Paris Nord II et en particulier son vaste show-room confirme ainsi son rôle central voulu par son initiateur.
Le Centre Technique en chiffres
- 100.000 visiteurs (expositions, démonstrations, essais, divers)
- 6.000 demonstrations sur machines pour étude de temps et de faisabilité
- 5.000 formations dispensées par AMADA School
- 3.500 étudiants ont visité le centre technique pour découvrir les métiers de l’industrie des métaux en feuilles
- 90 évènements (expossitions, journées techniques , conférences)
- Parmi les visiteurs français, européens et du reste du monde, non seulement des clients mais aussi des responsables politiques (ministres, préfets, maires, responsables de corporations diverses)
- Surface du show room: 2500 m2 dont 3 salles P&P (Presentation et Propositions), 4 salles de formation, 3 salons VIP, une salle de conférence de 100 places et un Espace de réception (restauration et bar) de 250 places