Afin d'offrir un service complet et réactif l'entreprise I-Metal a récemment intégré la découpe plasma 5 axes. La rencontre avec le constructeur Machitech, qui s'implantait en France, lui a ouvert des perspectives intéressantes.
L'aventure Sermetal aurait pu mal se terminer en 2012 quand l'entreprise n'a pu faire face à ses échéances financières. Fort heureusement, Anthony Marteau et Rémy Suire se sont présentés au Tribunal de Commerce avec un projet sérieux de reprise qui a permis de sauver la plupart des emplois.
Rémy Suire exploite depuis plus de 20 ans
une entreprise spécialisée dans la fourniture et la pose de bardages et de couverture. Afin d'offrir une prestation complète, il était devenu essentiel d'ajouter une activité de construction métallique à l'éventail des prestations proposées. C'est à ce titre que la reprise de Sermetal a eu lieu. Pour l'occasion, il s'est associé Anthony Marteau pour faire éclore l'entreprise
I-Metal. Les deux entreprises sont situées aujourd'hui à côté l'une de l'autre suite au déménagement d'I-Metal dans un atelier de 800 m² à Nieuil l’Espoir.
Equipée en plieuse et guillotine LVD de 4 mètres, de scies pour la coupe des IPN, d'une installation de mise en peinture et prochainement d'un centre de perçage pour profilés, l'entreprise a ajouté en 2015 la découpe plasma 5 axes à ses compétences. Elle est capable de répondre aux projets de bâtiments industriels, mais a également quelques projets avec les particuliers pour des maisons à structure métallique dont elle assure la fabrication et la pose sur chantier. La répartition du chiffre d'affaires est de 15% de pliage, 70% de charpente et 15% de serrurerie (escaliers extérieurs, garde-corps, etc.). Depuis la reprise, l'essai a été parfaitement transformé avec un chiffre d'affaires passé de 800 000 en 2012 et 1,5 millions d'euros en 2015 et dépassera les 2 millions en 2016.
Devant la machine Machitech, de gauche à droite : Anthony Marteau, Patrick Salois et Christian Giguere de Machitech, Francine Brault, Rémi Suire, Laurent Deret
Garder l'esprit ouvert
Avant l'arrivée de la machine de coupe Machitech, I-Metal avait recours à la sous-traitance, ce qui pouvait poser des problèmes d'organisation de la production. «
Quand vous faites travailler une entreprise extérieure, la livraison n'arrive pas toujours à l'heure souhaitée. Si vous avez découpé et percé la charpente et qu'il ne reste plus qu'à assembler les platines, et que celles-ci sont en retard, l'opérateur est bloqué » résume Anthony Marteau. Par ailleurs, l'intégration du procédé permet d'améliorer la marge de l'entreprise sur la partie découpe.
Pour répondre à cette double problématique, Anthony Marteau a envisagé dans un premier temps l'achat d'un plasma 'bas de gamme' en raison des moyens limités de l'entreprise. Rapidement, les échanges avec Machitech et son représentant l'ont amené à reconsidérer sa position : pourquoi intégrer une technologie qui répond aux besoins d'aujourd'hui mais pas de demain ? La question du passage à une machine de découpe équipée d'une tête 5 axes s'est naturellement posée afin d'ouvrir le champ des possibles pour I-Metal qui a osé franchir simultanément le cap de deux technologies inutilisées jusqu'alors par l'entreprise : la découpe mécanique au plasma et le 5 axes.
La tête 5 axes à rotation infinie a été développée par Machitech afin de faciliter les mouvements pour la coupe les contours
Pour sa machine Diamond Cut, Machitech a fait le choix d'utiliser exclusivement des produits Hypertherm, qu'il s'agisse du générateur Hypertherm HPR 130 XD pour la coupe jusqu'à 20 mm, de la commande numérique ou encore du logiciel de gestion de l'imbrication et des chanfreins ProNest. Le constructeur, troisième intégrateur Hypertherm en Amérique du Nord est d'ailleurs usine pilote pour le fabricant de sources, ce qui lui permet d'avoir très en amont accès aux technologies. «
Le but recherché par Machitech a été d'exploiter au maximum le potentiel du générateur » justifie Philippe Huchet de France Découpage Services, revendeur officiel de la marque canadienne sur le marché français. L'optimisation des composants concerne tous les aspects de la machine avec des fournisseurs de renommée internationale, comme Bosch Rexroth (servomoteurs, guidage, entrainements). Les rails et les crémaillères sont très bien protégés et ne reçoivent donc aucune scorie pendant la coupe. L'objectif est de se rapprocher le plus possible de la qualité laser à moindre coûts.
La machine a été livrée ici dans une configuration inversée en termes de dimensions par rapport à la norme avec 3000 en largeur et 1500 en longueur. Ceci facilite l’accès par l’avant pour le chargement et le déchargement des tôles et pièces par l’opérateur d’une part et permettra au client qui le souhaite de rallonger sa machine dans le futur en ayant une base de largeur de 3.000 mm, d’autre part. Les chanfreins en ligne droite ou en courbe sont obtenus grâce à la tête 5 axes à rotation infinie développée par Machitech. Compacte et très rapide, elle apporte une grande fluidité des mouvements pour les contours de coupe. «
En réduisant la taille des boucles, voire en les éliminant totalement, par rapport à une tête plus lente, l'entreprise économise la matière » précise Philippe Huchet.
Si la machine est utilisée pour les fabrications 'classiques' de l'entreprise, Anthony Marteau compte sur le 5 axes pour apporter un réel service à ses clients ou gagner du temps en interne sur certaines fabrications : «
Prenons l'exemple d'un limon d'escalier avec un plat à souder d'épaisseur 15, nous réalisons une coupe en chanfrein à l'angle désiré par l'acheteur qui économisera un temps très important de meulage avant soudure. Même si sa facture est plus élevée, les économies induites couvriront largement le surcoût »