L'activité a été plutôt satisfaisante en décembre sur le marché français de la machine-outil métal
comme des autres secteurs (machines à bois, machines d'assemblage, équipements & composants,
matériels de soudage), compte tenu d'un mois largement tronqué par les jours fériés, les ponts et les jours de RTT. Ce sont surtout les facturations qui ont augmenté comme c'est habituellement le cas
durant cette période de fin d'exercice. Seuls les consommables de soudage ont réalisé un mois
médiocre, à cause de la « trève des confiseurs » pendant laquelle l'activité est réduite pour nos
secteurs industriels.
Le climat est cependant loin d'être euphorique. Les professionnels insistent de manière unanime sur le
manque général de visibilité. Bien que la charge de travail semble globalement assez bonne chez les
clients, les dossiers d'investissement ont encore du mal à se concrétiser rapidement. Les entreprises
hésitent encore à investir car elles manquent également de repères. Certaines se trouvent confronter à des difficultés importantes de trésorerie. Les commandes n'ont donc pas atteint cette année le bon niveau traditionnel du mois de décembre (utilisation des reliquats de budgets avant la fin de l'année).
De plus, les prix et donc les marges restent sous pression. Le principal secteur client, l'industrie
automobile française, est moins porteur actuellement avec peu de projets d'envergure en vue. Les
espoirs commerciaux qui portent sur le développement de l'Airbus A380 pourraient être remis en cause par la baisse du dollar. Des programmes d'économies drastiques ont été annoncés par Airbus et EADS envisage de créer ses futures unités de production dans la zone dollar en cas du maintien de l'euro à haut niveau.
Si l'annonce de l'exemption de la taxe professionnelle sur les investissements a été saluée par les dirigeants d'entreprises, on dénote paradoxalement pour le moment une certaine inquiétude chez les
fournisseurs. En effet, en l'absence d'informations sur la date et les modalités d'application, cette mesure pourrait freiner les ventes en suscitant un certain attentisme chez les acheteurs.
Cette attitude pourrait être renforcée au premier trimestre par l'approche de l'exposition biennale ?
Industrie 2004 ? qui se tiendra en mars prochain à Villepinte.
Malgré des indicateurs économiques optimistes pour 2004, la reprise des ventes d'équipements peine
à se dessiner même si le regain de la demande de consommables et de services semble révéler une
progression de l'utilisation des capacités de production, parallèlement à la reconstitution des stocks ébauchée dans la distribution. Gardons espoir ?