Pas reprise en vue au mois de juin pour le marché de la machine-outil en France même si quelques signes positifs sont enregistrés sur le terrain.
La charge de travail de la clientèle semble s'améliorer. Certains sous-traitants sont même débordés. Les services après-vente, dont l'activité avait considérablement baissé, sont à nouveau très sollicités et on note une grande nervosité des clients, stressés par les délais toujours plus courts imposés par leurs donneurs d'ordres. Les demandes d'offres et les consultations sont également à la hausse.
Cependant, la plupart des industriels se refuse encore à investir. Ils invoquent principalement le manque de visibilité et repoussent les prises de décision de mois en mois.
Parallèlement, on observe deux tendances distinctes dans l'orientation la demande. D'une part, certains clients recherchent des petites machines pour obtenir des prix attrayants sur un segment où la concurrence fait rage. Les marges sont de ce fait laminées.
D'autre part, pour faire face aux délocalisations et à la pression sur les prix exercée par les grands donneurs d'ordres, de plus en plus de producteurs focalisent leur activité sur les pièces plus techniques et donc à forte valeur ajoutée. Ils se tournent alors vers des machines sophistiquées et très environnées pour rester compétitifs ? ou le devenir - et gagner en productivité.
Au plan sectoriel, la baisse de la production constatée dans l'automobile renforce l'atonie des achats d'équipements chez les constructeurs et leurs fournisseurs industriels. Les investissements sont toujours au point mort dans l'aéronautique même si une légère relance semble s'amorcer dans ce domaine. Quelques affaires se sont traitées dans la « grosse » mécanique générale concernant des machines à valeur unitaire élevée.
Face à des trésoreries malmenées, le financement des achats de matériels reste souvent difficile.
Les entreprises nourrissent toutefois quelques espoirs pour la rentrée car les ventes sont au plus bas, en décalage avec le meilleur niveau d'activité détecté chez les clients.
Malheureusement, le peu de confiance des opérateurs dans le redressement de la situation économique à court terme continue de peser lourdement sur l'investissement.
Ainsi, les professionnels craignent que, tant que la reprise ne sera pas clairement établie, les industriels ne s'engagent pas plus avant dans des programmes de développement ou même de renouvellement de leur outil de production.
