Le marché est resté atone en février. L'attentisme est la règle.
Aucune éclaircie n'est pour l'instant perceptible. Au contraire, les clients sont de plus en plus prudents. Les projets d'investissement sont suspendus ou remis en cause.
Les marges dégagées avec les quelques affaires réalisées sont très faibles.
Signe de la morosité ambiante, les services après-vente sont moins sollicités, notamment les lignes téléphoniques de dépannage pourtant surchargées il y a quelques mois.
Contrairement à la précédente crise, on constate que la charge de travail d'une partie de la clientèle est bonne. Cependant, les industriels se refusent à développer ou renouveler leurs moyens de production. Ils peuvent avoir recours facilement à une sous-traitance souvent exsangue ou préfèrent améliorer la productivité des équipements en leur possession.
Ce phénomène est confirmé par la bonne orientation des ventes de certains accessoires et de composants permettant l'automatisation et l'amélioration des performances des matériels à moindres frais. Parallèlement, la demande concernant les logiciels d'optimisation de la fabrication est en progression.
Au niveau des secteurs clients, l'industrie automobile présente encore une bonne activité mais les baisses récentes des immatriculations font craindre une diminution sensible de l'investissement. Le développement de nouvelles motorisations pourrait déclencher l'achat de machines pour les lignes de production.
Parmi les moulistes, de nombreuses entreprises rencontrent d'importantes difficultés financières, une centaine d'outilleurs ayant déjà disparu en 2002.
L'embellie observée récemment dans le décolletage a été de courte durée et les décisions d'achat sont actuellement reportées.
Le financement des machines étant de plus en plus risqué, les organismes prêteurs se montrent très prudents dans l'examen des dossiers. La dégradation attendue des bilans 2002 des sociétés ne devrait pas favoriser le retour à la confiance dans ce domaine.
Toutefois, si les trésoreries sont très tendues, l'endettement reste globalement raisonnable.
Face au coût du travail (poids des charges, 35 heures), aux délocalisations, à la disparition de beaucoup d'entreprises de la mécanique, la situation est jugée au moins aussi grave qu'en 1993 voire davantage.
Les professionnels n'entrevoient pas d'amélioration à court ou même à moyen terme.