Le Symop, syndicat des entreprises de technologies de production propose à la presse chaque trimestre un point de conjoncture sur ses secteurs d'activité principaux.
Machine-outil métal : de bonnes perspectives
L'évolution du marché de la machine-outil est toujours très contrastée : elle varie selon les types de produits, les secteurs utilisateurs et la nationalité des clients.
Atonie du secteur automobile
Le secteur automobile français reste atone. Les rares projets en cours sont âprement discutés, ce qui entraîne un écrasement des marges des fournisseurs. Ces derniers peinent désormais à satisfaire les demandes de baisse de prix alors que la démarche d'achat reste agressive. De plus en plus de machines achetées en France sont livrées sur des sites de production étrangers. En France, paradoxalement, les constructeurs ont tendance à demander des machines « déshabillées » et simplifiées à l'extrême, voire des matériels rétrofités. Sur ce segment, les fabricants français se tournent d'ailleurs davantage vers les marchés export et plus particulièrement vers la zone asiatique. Ils y rencontrent plutôt des concurrents allemands et, bien sûr, japonais.
Biens d'équipement : des projets en vue
Dans les autres secteurs, des commandes se sont débloquées récemment et quelques projets sont en vue, le deuxième trimestre ayant été globalement meilleur que le premier. Les entreprises achètent dans l'ensemble des moyens de production plus évolués et moins de machines dites « catalogue ». De grosses unités sont commandées, plus particulièrement dans la mécanique lourde.
Les domaines les plus porteurs sont l'énergie et le médical, bien que ce dernier secteur paraisse moins dynamique actuellement. Dans l'aéronautique, on constate une récente reprise des investissements tant aux USA que dans une Europe en recherche de productivité. Toutefois, du fait du décalage de ces projets, les situations de trésorerie des sous-traitants sont tendues. Les organismes financiers se montrent très frileux même si certains opérateurs, parmi lesquels Deutsch Leasing, semblent être plus actifs sur la France.
Décolletage, affûtage, fraisage : un bon premier semestre
Dans le décolletage, l'activité est bonne. Les commandes sont en revanche très faibles dans les tours multibroches du fait de la forte baisse de la demande pour la production en très grande série. En revanche, ce secteur est très porteur pour les matériels de contrôle à 100% sur chaînes à hautes cadences. Les équipementiers se montrent spécialement intéressés par les développements technologiques proposés dans ce domaine.
Dans l'affûtage, le premier semestre a été bon grâce aux achats des utilisateurs français et à des évolutions favorables à l'international. En termes de débouchés, Allemagne, Corée et Japon présentent les meilleures perspectives. Les affûteurs nationaux investissent pour rester compétitifs. Ils s'équipent de systèmes de CFAO pour pallier le manque de qualification des opérateurs.
En outre, la demande en machines de fraisage lourd traditionnel se réveille en même temps que l'économie allemande.
Des interrogations subsistent pour le second semestre car la visibilité demeure faible. Cependant, en dehors du secteur automobile, les perspectives restent bonnes pour 2006.
Équipements, composants et outils : activité soutenue
Pour les composants, la demande reste assez bien orientée en France notamment pour les produits de l'usinage et à l'exception notable du secteur automobile où les projets sont rares. Les prix sont tirés vers le bas avec des délais toujours plus courts. La demande à l'export est faible. Les perspectives restent néanmoins positives.
Dans le domaine des équipements, le volume d'affaires est assez bon dans l'ensemble avec un parc machines-outils qui se renouvelle petit à petit mais les prix sont sous pression. La demande des clients (mécanique générale, médical et aéronautique) semble se renforcer à la fin du 2e trimestre, ce qui pose le problème du financement et entraîne un mécontentement vis-à-vis des organismes d'assurance-crédit.
Les perspectives sont bonnes.
Pour les outils mécaniques ou à main, l'activité est aussi soutenue qu'en 2005 voire plus pour certains. Elle est plutôt tirée vers les produits techniques et spécifiques, alors que la concurrence est très vive sur les produits courants. On observe la poursuite de la concentration de la distribution et un accroissement de la concurrence asiatique. La visibilité est faible et les prévisions restent très prudentes.
Automatismes et logiciels : activité en retrait
L'activité est en retrait par rapport à la même période 2005 que ce soit pour les ventes ou les commandes à l'exception des services en automatismes. La pression sur les prix est forte et les délais toujours plus courts. Une diversification des activités est recherchée pour répondre aux changements des exigences de la clientèle, comme le rétrofit des commandes numériques.
Chez les fabricants de moule, les investissements sont continuellement reportés même si les industriels, conscients de la nécessité d'améliorer leurs outils de production, continuent de consulter pour automatiser leurs équipements. Pour ceux qui investissent, les délais de paiement s'allongent et les difficultés financières sont bien réelles. La délocalisation de la fabrication des outillages en Europe de l'Est et en Chine se poursuit.
Une légère croissante est attendue pour la fin de l'année.
Mesure et équilibrage : baisse des prises de commande
L'activité reste généralement bien orientée mais les prises de commandes sont en retrait par rapport à la même période 2005 dans un contexte de concurrence accrue. Par contre le mois de juin a enregistré une nette augmentation de l'activité notamment dans les biens d'équipements.
La demande de devis est contrastée selon les secteurs utilisateurs mais plutôt orientée à la hausse. Les acheteurs sont de plus en plus agressifs et demandent des délais toujours plus courts.
Les perspectives sur la fin de l'année sont encourageantes tant sur la France qu'à l'étranger.
Machines d'assemblage automatique : des perspectives pessimistes
L'activité souffre de la baisse des projets dans l'automobile mais la demande reste soutenue dans le secteur de la machine-outil allemande et italienne. La pression concurrentielle sur les prix s'accentue encore avec des matières premières à la hausse, sans possibilité de répercussion pour l'instant.
On assiste à un retour vers des machines et lignes moins automatisées et à une augmentation de la réutilisation des équipements.
Des demandes de devis sont relancées, surtout pour la 1ère et 2e monte.
Les perspectives d'activité restent pessimistes pour le reste de l'année.
Matériels de soudage et produits d'apport : l'optimisme de rigueur
L'activité reste soutenue mais marquée par un effet ciseaux entre la pression sur les prix de vente et les hausses sur les matières premières, impactant sensiblement les produits d'apport et dans une plus faible mesure les matériels de soudage. A cela s'ajoute, sur le marché des équipements, le jeu d'une concurrence sévère.
L'activité profite de la bonne tenue des secteurs clients comme le bâtiment, les travaux publics et le secteur de l'énergie. Par contre, l'automobile est en retrait sensible et les équipementiers n'ont pas réussi à répercuter le coût des matières premières, détruisant ainsi une partie de leur capacité d'investissement.
Les projets en équipement sont soutenus dans les secteurs liés à l'énergie, en particulier pour le gros matériel. Ils sont également bien orientés en automation et en coupage.
D'une manière générale, les perspectives pour les 3e et 4e trimestre restent optimistes.
Machines à bois : reprise de l'activité par l'export
Après un premier trimestre difficile, l'activité s'est relevée au deuxième trimestre, tirée surtout par la demande à l'export. Les commandes sont en recul notamment sur les produits standards. Les fournisseurs subissent une pression sur les prix.
Les secteurs clients, notamment le bâtiment, sont dans l'expectative et n'investissent pas même si l'activité de ce secteur reste toujours aussi soutenue.
Les perspectives sont en général très incertaines. Le développement de nouveaux produits et de nouveaux concepts (comme la maison en bois) qui pourraient stimuler les investissements encourage les acteurs du secteur à exprimer un optimisme prudent.