L'embellie du début de l'été a été de courte durée dans la machine-outil en France.
Le marché a été atone les deux derniers mois et la rentrée s'annonce aussi difficile.
Envolés donc les espoirs de reprise entretenus jusqu'ici par la profession pour le second semestre 2002. La situation actuelle donne malheureusement raison aux analyses de prévision économique présentées lors de l'assemblée générale du syndicat en avril dernier qui n'envisageaient pas de redémarrage de l'investissement avant le début de l'année prochaine.
Les industriels ne sont pas enclins à investir compte tenu de la convergence de facteurs négatifs. Les principales raisons invoquées sont la crise économique généralisée qui réduit à l'échelle planétaire les débouchés commerciaux, la baisse de la rentabilité sous la pression continue des grands donneurs d'ordres qualifiée désormais d'insupportable, la délocalisation de la production des pièces usinées et la contrainte des 35 heures qui a annulé l'avantage de productivité des industries françaises, pourtant reconnu à l'étranger.
Le tissu des PME et des sous-traitants pâtit particulièrement de ce faisceau de difficultés.
Tous ces éléments contribuent à accroître le manque de visibilité et, par conséquent, l'attentisme des acheteurs de matériels.
La volonté de s'équiper existe pourtant car l'âge du parc est toujours élevé et les besoins sont patents. Mais le faible loyer de l'argent ne suffit pas car la confiance dans l'évolution des carnets de commandes n'est pas restaurée même si la charge de travail reste satisfaisante pour beaucoup.
Qui plus est, le fort endettement des entreprises continue d'oblitérer les velléités d'achat qui se manifestent chez certains clients. Elles sont encore rares, il est vrai, comme l'atteste le peu de dossiers présentés aux organismes de financement.
Mis à part les secteurs du moule et de l'outillage qui sont très touchés par le ralentissement actuel, les clients consultent les fournisseurs de machines et demandent des études mais les décisions de commande sont reportées de mois en mois.
En amont, les constructeurs de machines souffrent d'une offre jugée pléthorique dans un environnement mondial peu propice à l'augmentation ou même au renouvellement des capacités de production. Des fabricants renommés de la machine-outil - concomitamment en Europe, aux Etats-Unis et au Japon - se retrouvent d'ailleurs en très grand danger et des regroupements seraient d'ores et déjà à l'?uvre sur le marché.
Les professionnels attendent avec impatience une reprise d'activité pour l'exercice 2003 - on parle plutôt du deuxième semestre ? car, pour 2002, les jeux sont faits et rien ne va plus'
