A quelques mois du HANNOVER MESSE 2003, les thèmes phares de l'événement international de l'industrie commencent déjà à prendre forme. Le Prof. Dr Klaus E. Goehrmann estime que la robotique y jouera à nouveau un rôle important : «
on fait beaucoup en ce moment pour les petites machines », souligne le président du Directoire de la société Deutsche Messe AG, de Hanovre. «
C'est avant tout dans le domaine de la manipulation et du montage des petites pièces que les besoins de l'industrie en solutions automatisées augmentent », précise Monsieur Goehrmann. Factory Automation, le salon mondial de l'automatisation industrielle, montrera en détail du 7 au 12 avril 2003 à quoi ressemblent ces solutions. Certaines solutions logicielles devraient s'avérer particulièrement intéressantes, notamment celles qui réduisent les temps de cycle des machines et augmentent ainsi sensiblement la fraction de pièces usinées par unité de temps. Ou les fonctions de tracking avec lesquelles les robots, assistés par des systèmes de traitement des images intelligents, assurent le suivi des pièces sur le tapis de la chaîne, leur préhension puis achèvent leur usinage. Si l'affluence de l'an dernier est à nouveau au rendez-vous, près de 180 000 visiteurs devraient arpenter les halls du Factory Automation. La société Deutsche Messe AG, qui l'organise, attend environ 1 500 exposants pour le grand événement de Hanovre, rien que dans ce segment du HANNOVER MESSE 2003.
Si les produits ne cessent de se miniaturiser, les outils devront suivre également. En ce sens, la tendance à la miniaturisation est un véritable moteur de l'automatisation. Voilà pourquoi, en dépit du climat économique actuel, les experts tablent, à l'échelle mondiale, sur une croissance soutenue dans le secteur de la robotique et de l'automatisation. Le groupement spécialisé Automatisation au sein de la Confédération de l'industrie électrotechnique et électronique (ZVEI), de Francfort, s'attend ainsi dans un futur proche à une croissance d'environ trois pour-cent par an sur le marché mondial. Pour 2001, le ZVEI a estimé à environ 180 milliards d'euros le chiffre d'affaires généré dans le monde par les produits issus des techniques d'automatisation électriques. L'Europe occidentale, l'Allemagne en tête, a ainsi conquis un tiers du marché. Le secteur a récolté 39 pour-cent de ses recettes aux Etats-Unis, 23 pour-cent au Japon et seulement environ 6 pour-cent dans le reste du monde.
Les robots, que les statisticiens classent dans la catégorie « construction mécanique », ne sont pas pris en compte dans ce montant. Tandis que le marché de ces habiles auxiliaires de production subissait un net recul aux Etats-Unis l'an dernier ? après 13 000 machines vendues en l'an 2000, l'industrie américaine a dû se contenter de seulement 9 000 robots environ en 2001 ?, le marché allemand est resté stable et apparaît donc solide en comparaison.
En ce qui concerne le chiffre d'affaires généré par les techniques de montage et de manutention, la plus grande fraction du marché que se partagent la robotique et l'automatisation dans le domaine de la construction mécanique, l'Association allemande des constructeurs de machines et d'équipement (VDMA), de Francfort, a encore noté une augmentation d'environ dix pour-cent en 2001. Il prévoit maintenant une croissance de cinq pour-cent en 2003.
Sur le marché du traitement industriel des images, le groupement attend une progression de 18 pour-cent cette année et l'an prochain ? contre une augmentation de 16,1 pour-cent l'an dernier. Mais ici, on est parti de relativement bas ? 656 millions d'euros ?. En tout cas, l'Allemagne ne doit pas craindre la comparaison internationale car le secteur nord-américain, dominé par l'activité des composants, par exemple, a enregistré une diminution de 17 pour-cent de son chiffre d'affaires en 2001.
Les systèmes de traitement des images sont plus performants. Ils surveillent rapidement les processus de fabrication en cours, pilotent le flux de matériaux et les machines ? et se montrent généralement très efficaces dans le domaine de l'assurance-qualité. On découvre aujourd'hui de nouveaux champs d'application en dehors de l'environnement industriel. Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 ont ainsi entraîné une augmentation importante des ventes de systèmes CCTV (Closed Circuit Televi-sion Systems). Il s'agit de systèmes de caméras raccordés à des circuits imprimés dans lesquels tous les éléments sont reliés entre eux ? contrairement au téléviseur classique dont les ondes radios peuvent être captées par n'importe quel récepteur correctement configuré, sans être relié directement à l'émetteur. Ce genre de système est utilisé depuis plus de vingt ans pour protéger les bâtiments et les lieux publics. Une technique exploitée par de nombreux particuliers et entreprises.
Toutefois, le boom est encore à venir : Deepak Shetty, analyste chez le consultant new-yorkais Frost & Sullivan, estime que la demande en systèmes CCTV va plus que doubler dans le monde d'ici 2008. Le chiffre d'affaires devrait ainsi croître de 12,7 pour-cent par an, de 4,66 milliards de dollars US en 2001 à 10,61 milliards. Le CCTV travaillant avec la reconnaissance des visages, la mémoire numérique et les logiciels intelligents, il est supérieur aux autres systèmes de sécurité, explique Deepak Shetty. L'intégration de l'Internet facilite en outre la surveillance à distance. Reste la question de la protection des données. Pourtant, compte tenu de l'augmentation réelle ou soupçonnée de la violence, la préoccupation de la sécurité devrait continuer à être très présente et les systèmes CCTV séduire de nombreux utilisateurs, affirme Deepak Shetty.
