La simulation du processus d’usinage, reste un élément essentiel pour la sécurité des opérations d’usinage. Deux logiciels dédiés s’affrontent sur le marché : l’un américain, le Vericut de
CGTECH, l’autre français, le NCSimul de
HEXAGON Production Software - NCSIMUL. Des outils qui sont souvent intégrés dans les différents logiciels de FAO du marché, ce qui la rend accessible dans certains cas sur le cloud.
Missler Software intègre par exemple, dans TopSolid’Cam 7.8 le logiciel de simulation NCSimul Machine. La combinaison des deux logiciels assure la sécurité tout au long du processus d’usinage. Ceci est particulièrement important lorsqu’il s’agit d’une pièce à forte valeur ajoutée ou lorsque les temps de cycle sont importants, voir dans la mise au point sur machine dans l’atelier. La simulation de l’environnement de la machine et de la pièce, déjà présente dans TopSolid’Cam, couplée avec la simulation avancée des blocs ISO via TopSolid’NCSimul évite les collisions potentielles. A plus long terme, les deux partenaires prévoient l’intégration dans TopSolid’Cam des solutions de gestion des outils coupants de Spring Technologies.
La société Turbomeca, filiale du groupe Safran, a choisi NCSimul Machine de Spring Technologies pour simuler le processus d’usinage de ses compresseurs. Objectifs : réduire les temps de développement et sécuriser la production des pièces complexes. Un investissement amorti dès la deuxième année d’utilisation. (Source : Spring Technologies)
Les retombées de la simulation sont d’ailleurs, sources de profits. Le groupe Turbomeca a choisi NCSimul Machine pour simuler le processus d’usinage de ses compresseurs. Son premier objectif était de réduire les temps de développement et de sécuriser la production des pièces complexes usinées en 5 axes simultanés et à forte valeur ajoutée. Le sous-traitant aéronautique a pu ainsi amortir l’investissement dans cet outil de simulation dès la deuxième année d’utilisation. Ses spécialistes pensent qu’à plus long terme, cette solution rendra les parcours d’outils plus robustes et plus fiables. Elle permettra à Turbomeca d’avoir un outil pédagogique pour la formation de ses programmeurs et constitue d’ores et déjà, une véritable aide à l’innovation.
CG Tech, dont la solution de simulation d’usinage est intégrée par de nombreux logiciels de FAO, propose une nouvelle version de son logiciel. Son interface s’adapte facilement aux besoins de chaque utilisateur. L’éditeur s’est allié avec Vero Software : les programmes d'usinage développés par Surfcam, le logiciel de ce dernier, sont simulés et améliorés avec Vericut. (Source : Vero Software)
L’autre spécialiste de la simulation d’usinage, l’éditeur américain CG Tech, dont la solution est également intégrée par de nombreux outils de FAO, s’est allié avec Vero Software. Les programmes d'usinage développés par Surfcam, le logiciel de ce dernier, sont simulés et améliorés avec Vericut. Par ailleurs, la nouvelle version de ce logiciel de simulation, la Vericut 7.3, dispose d’une interface qui s’adapte facilement aux besoins de chaque utilisateur. Les aléas définis par l’utilisateur pendant le processus de simulation, comme les collisions, les changements d’outils, etc., peuvent être manipulés interactivement pendant le dialogue avec le programme de commande numérique. La vitesse d’analyse du logiciel est cinq à dix fois plus importante que celle de la version précédente. CG Tech montrera au salon IMTS la semaine prochaine une interface entre Vericut et Machining Cloud.
Quand la conception rime avec la fabrication
L’exploitation du web s’accompagne d’une meilleure intégration des solutions CAO (conception assistée par ordinateur) avec la FAO. Certains éditeurs ont même mis au point des logiciels de CAO adaptés. C’est le cas d’
OPEN MIND Technologies qui a complétement repensé sa solution CAO. L’architecture, le noyau, le graphisme, la base de données, l'interface utilisateur et l'API de cette offre baptisée hyperCAD-S, ont été entièrement remodelés. Ce système est entièrement dédié aux tâches de la FAO et l'utilisateur peut modifier facilement tous les éléments géométriques. Les courbes et les surfaces aux formes libres sont représentées par des géométries de Bézier et NURBS. Outre les éléments de base connus de la conception, le noyau fournit désormais des éléments qui aident le programmeur de la machine : les trajectoires d’outils, les maillages de polygones et rectangles ainsi que les nuages de points ont été intégrés dans le noyau.
Le logiciel hyperMILL d’Open Mind comporte des stratégies 2 axes, 3 axes, UGV (usinage à grande vitesse), 5 axes et de fraisage-tournage sur la même interface utilisateur conviviale. Il exploite la programmation automatisée et le savoir-faire en matière d’usinage. (Source : Open Mind Technologies)
Pionnier de l’intégration CAO/FAO (voir
paragraphe), Missler Software fait des efforts incessants pour améliorer ses solutions. Sa nouvelle version TopSolid’Cam 7.8., permet d’ores et déjà de programmer plus vite. Le logiciel intègre les stratégies d’usinage de VoluMill, ce qui assure des gains de temps de programmation de 50%. Son secret : la capacité à dégager un volume de copeaux constant. On peut ainsi utiliser une forte prise de passe axiale (pour une faible prise radiale) et augmenter sensiblement les vitesses d’avance tout en supprimant les vibrations. Et en préservant la durée de vie de l’outil. Suivant les matériaux et les topologies, on note un gain de productivité important sur les temps copeaux (jusqu’à 70% dans les meilleurs cas) ainsi que des économies substantielles sur les outils et, à plus long terme sur les machines. «
Les logiciels de FAO doivent calculer de plus en plus vite pour mieux détecter les efforts exercés sur l’outil de coupe ou prendre en compte des cinématiques de machines de plus en plus complexes », se projette dans l’avenir Christian Arber, pdg de Missler Software. Pour ce spécialiste, il reste à trouver la réponse à de nombreuses questions. Exemple : comment présenter aux utilisateurs sous une forme simple les éléments complexes d’un usinage ? La simulation d'usinage doit se perfectionner pour pouvoir déconnecter la vérification du parcours d’outil de sa génération. Les opérations de décolletage sont aussi encore trop peu prises en compte par les logiciels de FAO. Tout comme l’usinage de composites, d’ailleurs. «
Il y a du travail pour les dix années à venir… », conclut le responsable de Missler Software.
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La FAO s’installe dans les 'nuages' (1/3)
La FAO s’installe dans les 'nuages' (3/3)