Nous avions évoqué fin 2016 le lancement officiel du banc de mesure de rectitude de barres développé en partenariat avec le CETIM-CTDEC qui est équipé du premier exemplaire. Un deuxième exemplaire est installé chez Bucci Industries France afin de poursuivre les tests. Mais le plus important, est la première utilisation industrielle par un important décolleteur de la vallée de l'Arve qui en a loué un exemplaire pour une durée de 6 mois afin d'en apprécier concrètement le potentiel. D'autres entreprises se sont montrées intéressées mais en sont restées pour l'instant au stade de la réflexion. C'est tout le problème des produits nouveaux qui ont le mérite de provoquer de bonnes questions dans les entreprises. Didier Bouvet, directeur général BUCCI Industries France, cite l'exemple de certaines sociétés qui ne sont pas encore équipées, mais qui sont déjà pressées d'aller encore plus vite en demandant quand sortira une version intégrée au chargeur de barres afin d'être capable de trier automatiquement les pièces. Reste à trouver l'équation économique adaptée, car le surcoût généré par l'intégration d'un tel système sur les embarreurs est loin d'être négligeable. «
Si les PMI peuvent se satisfaire d'un banc de mesure indépendant, les entreprises qui sont axées sur les grandes séries avec un besoin d'une productivité sans faille, seront les premières intéressées par un tel développement » estime Didier Bouvet. L'embarreur devrait alors être capable de collecter suffisamment d'informations pour être auto-adaptatif. Bucci Industries France s'est d'ailleurs déjà positionnée sur cette thématique avec un projet qui a été retenue par la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre d'Ambition du Futur. Afin que des solutions aboutissent concrètement, Didier Bouvet pense qu'il ne faut pas limiter la réflexion et la collecte des données à l'embarreur : le porte-outil ou la ligne de broche, en complément du chargeur de barres permettront d'analyser les phénomènes vibratoires du processus d'usinage dans sa globalité. Pour appuyer cette démarche Bucci Industries France va intégrer un banc de contrôle de porte-outil qui sera utilisé aussi bien pour ses besoins R&D que pour assurer un service de diagnostique pour ses clients.
Didier Bouvet devant le banc de contrôle de rectitude de barres
Dans l'idéal, si une production est lancée avec une vitesse X, il faudrait que la machine soit capable de détecter l'apparition de vibrations afin de faire varier automatiquement la vitesse de rotation pour l'amener dans une tranche qui n'entrainera plus de phénomènes vibratoires. De plus, il faudrait que les pièces usinées au moment de l'apparition de la vibration, soient orientées différemment des autres pièces afin de subir un contrôle spécifique. Ainsi, les industriels bénéficieraient de cellules de production autonomes avec une qualité de production garantie.
