Pascal Vangeersdaele, gérant d’E.C.R.I., société de découpage-emboutissage et tôlerie créée en 1995 a dû faire face en 2012 à une décision d’investissement. Si la technique a joué un rôle, le potentiel commercial de la cellule robotisée a emporté l’affaire.
A 49 ans, dont 28 dans le secteur métallurgique, Pascal Vangeersdaele a la passion de la technique et un sens inné des tendances. Sa carrière a commencé au bureau d’études d’une société qui fabriquait des outils de presse. A cette époque tout se faisait encore à la main sur la planche à dessin et sans commande numérique sur les machines d’usinage.
Le logo de l’entreprise fait d’ailleurs référence à cette époque en reprenant la silhouette d’une lame à gratter pour corriger d’éventuelles erreurs sur un dessin technique et le rouge utilisé pour les pièces et les mises en bande.
Quelques années plus tard, il quitta ce premier employeur pour créer un bureau d’études indépendant toujours spécialisé dans l’outillage de presse et la fabrication de pièces découpées et embouties. L’activité presse d’ECRI (Etude Conception Réalisation Industrielle) resta prépondérante dans l’entreprise jusqu’en 2005, date à laquelle aura lieu une évolution vers la tôlerie fine pour faire face à la disparition progressive des petites structures dans le métier du découpage emboutissage. Le parc de presse de 20 à 120 tonnes est toujours présent dans l’entreprise, mais il a été rejoint par des poinçonneuses et presses plieuses à commande numérique.
Très motivée, Virginie Debrun a facilement franchi le pas du soudage manuel au robotisé. Photo ECRI
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Tout au long de ma carrière, j’ai toujours pensé que si nous utilisions les méthodes de travail des gros fabricants, il n’y avait aucune raison pour que le résultat ne soit pas au rendez-vous. Dans le but de travailler comme eux à petite échelle, nous assurons par exemple la traçabilité de la matière et de la production et nous disposons de moyens de mesure performants. Ce n’est pas par hasard que nous sommes parvenus à être fournisseur de rang 2 pour le secteur automobile sans être ISO. » souligne Pascal Vangeersdaele, dirigeant de ECRI.
A partir d’un plan de pièce, l’entreprise sait aller jusqu’à la production de petite, moyenne ou grande série, comme par exemple avec la fabrication de rotules pour l’automobile par série de 50000 pièces.
Un robot pour se différencier
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Pour renforcer nos capacités de productions, je me suis retrouvé face à un choix : acheter un palettiseur pour permettre à notre poinçonneuse de tourner la nuit sans opérateur où réaliser un investissement qui me permettrait de différencier notre offre. Rares sont les sous-traitants en tôlerie qui sont équipés en robot de soudage » se souvient Pascal Vangeersdaele.
Le point intéressant de cette réflexion est qu’elle est à la fois technique et commerciale. En effet, le palettiseur aurait renforcé le potentiel de production de l’activité tôlerie. Or, ce département ne souffrait pas d’un handicap rédhibitoire avec les machines à commande numérique de moins de 3 ans de l’atelier. De plus, la production de la nuit ou du weekend aurait créé un goulot d’étranglement car ECRI n’avait pas les ressources humaines nécessaires pour assurer le dégrappage des tôles.
A contrario, l’investissement dans une cellule robotisée de soudage, renforçait instantanément les capacités de production de l’entreprise, en complément du soudage manuel, et permettait de développer un savoir faire peu répandu chez les sous-traitants.
La prise de contact avec les différents fabricants de robots a conforté la volonté de Pascal Vangeersdaele d’avoir un interlocuteur qui sache gérer l’ensemble de la cellule au lieu d’avoir plusieurs interlocuteurs avec des responsabilités partagées. «
Si je rencontre un problème avec la cellule, j’ai, avec Valk Welding, un interlocuteur qui prend en compte l’ensemble des paramètres (robot 6 axes, générateur de soudage et fil) pour trouver une solution. »
La formation a duré une semaine et a concerné à la fois Pascal Vangeersdaele, passionné de technique, qui veut savoir faire marcher et comprendre toutes les technologies utilisées dans l’entreprise et Virginie Debrun. Cette dernière s’était formée au soudage manuel TIG et MIG dans l’entreprise et a ainsi développé de nouvelles compétences qui lui ont permis de prendre la responsabilité du fonctionnement quotidien de la cellule.
Soudure MIG par robot. Photo ECRI
Le bon gabarit
Le savoir-faire de l’entreprise se manifeste notamment dans la conception des gabarits de soudure. Cette partie du process est loin d’être anodine, car il s’agit de concevoir des gabarits qui simplifient la soudure.
Le chef d’entreprise qui se félicitait d’avoir un interlocuteur unique pour sa cellule de soudage avec Valk Welding sait que ses clients sont également sensibles à ce type d’argument : «
Notre communication autour de la cellule de soudage a renforcé la manière dont les clients et clients potentiels nous considèrent : c’est un gage de sérieux, d’autant plus que nous intégrons la conception des montages. Nos clients n’ont donc pas besoin de faire appel à une autre entreprise pour en assurer la mise au point » souligne Pascal Vangeersdaele.
Commercialement, ECRI est capable d’ajuster ses prix de manière très fine en prenant en compte l’étape du gabarit et la fabrication des pièces. La plupart du temps, les montages proposés par l’entreprise entraînent une baisse chiffrée et connue à l’avance des coûts de production. Un avantage auxquels les clients sont très sensibles et qui a apporté à l’entreprise de nouveaux marchés.