Une démarche d’achat précise et qui associe toute l’équipe, de la direction à l’opérateur machine pour assurer la fabrication d’un produit très original : des piscines en inox. Le choix de la presse plieuse Jean Perrot ne doit rien au hasard.

Si l’on interrogeait les Français sur les matériaux utilisés lors de la construction d’une piscine, le métal ne ferait certainement pas partie des premiers du classement, si ce n’est pour les échelles qui permettent de sortir de l’eau.

Et pourtant, comme le montre l’essor de la jeune société BC INOXEO (CA multiplié par 2,4 en 5 ans), spécialiste des piscines publiques en inox 316L, et les expériences chez nos voisins européens, la technologie semble promise à un avenir sans nuage.

En photo devant la presse plieuse Jean Perrot Maneo 180/40 Premium, de gauche à droite, Matthieu Guinet de Jean Perrot, puis Jacky Huet, Aurore Debonne et Christophe Aquevillo de BC INOXEO

Un peu d’histoire est nécessaire pour comprendre ce qui a poussé le groupe Baudin Chateauneuf, entreprise centenaire reconnue du monde de la construction d’ouvrages principalement en béton ou en métal (ponts ou bâtiments variés), à lancer un département dédié à la conception et la fabrication de piscines en métal. Le groupe s’est intéressé aux piscines publiques dans les années 70 lors de la mise en place de l’opération ‘1000 piscines’ lors du plan quinquennal de 1971-1975 destiné à promouvoir la pratique de la natation en France. Depuis cette date, le groupe a construit plus de 1000 centres aquatiques sur le territoire national. Ce n’est qu’à la fin des années 2000, que les piscines à revêtement inox ont commencé à s’implanter en France. Totalement inutilisé en France jusqu’alors, ce matériau offre de nombreux avantages : non dégradable, il simplifie l’entretien (surface lisse qui nécessite donc moins de produits de traitement de l’eau) et la maintenance des piscines (pas de décollement de carrelage). Si les piscines en inox sont légèrement plus chères que les piscines classiques au moment de l’investissement, les coûts d’exploitation moindres leur permettent d’être globalement plus économiques sur la durée de vie d’une piscine. Autre avantage pour cet équipement de loisir, « les piscines en inox ont une esthétique unique et les architectes ont une grande liberté pour les formes. L’inox permet plus d’originalité, là où la maçonnerie et le carrelage peuvent rendre les choses plus compliquées » affirme Jacky Huet, Gérant de BC INOXEO.

Pour ses premières réalisations avec ce nouveau matériau, Baudin Chateauneuf sous-traitait à des entreprises étrangères la fabrication des pièces métalliques, avant de compléter son savoir-faire en 2011 avec le lancement de BC INOXEO. Elle est à ce jour la seule entreprise française capable d’assurer les études, la fabrication et le montage et totalise 140 bassins (livrés ou commandés).

L’investissement est un choix collectif

Le groupe profita de la reprise au tribunal de commerce d’une société spécialisée dans la tôlerie inox pour la restauration et le mobilier hospitalier afin de servir de fondation à ce qui est devenu BC INOXEO. Même en ayant abandonné les précédentes activités, l’entreprise occupe aujourd’hui l’équivalent de 50 emplois à temps plein contre 7 personnes en 2011.

« Nous nous sommes inspirés de l’expérience de Baudin Chateauneuf en piscines traditionnelles pour créer trois technologies adaptées à ce nouveau métier : la première appelée « habillage de bajoyers bétons » consiste à remplacer le carrelage par l’inox pour l’habillage du béton, la deuxième appelée « structurelle » utilise des ossatures derrière les parois en inox pour contrer la poussée de l’eau, et la troisième appelée « autoportante » plutôt adaptée aux piscines extérieures sans plage en béton qui combine paroi avec ossatures et jambages de renfort » précise Jacky Huet. Les architectes ont donc à leur disposition plusieurs principes constructifs pour répondre aux cahiers des charges, tant sur le plan technique qu’économique pour des profondeurs jusqu’à 4 mètres en « structurelle». Signalons également la nouvelle solution INOXINOV’ proposée par BC INOXEO, plus économique, qui marie inox pour les parois et PVC-P armé pour le fond.

Pour la fabrication des nombreuses pièces de structure ou d’habillage nécessaires à la construction ou à la réhabilitation d’une piscine en inox, la presse plieuse Jean Perrot plie des formats généralement grands. Le magasin de changement d’outils Toolbox qui l’accompagne est très apprécié des opérateurs

Pour ses fabrications l’entreprise utilise des tôles d’inox d’1,5 à 5 mm d’épaisseur, qui sont découpées, pour certaines embossées (pour les fonds anti-dérapants dans les hauteurs d’eau inférieures à 1,5 mètre), pliées et soudées. Au démarrage de l’activité en 2011, le parc machines était constitué d’une cisaille et d’une presse plieuse de 3 mètres ainsi que de quelques postes à souder. Les premiers investissements en machines d’occasion ont permis de compléter le parc machines avec une cisaille, une presse plieuse de 4 mètres et une poinçonneuse à CN pour les découpes de forme et les bossages. En 2016, une machine de découpe laser est venue renforcer les capacités de l’entreprise pour la réalisation des découpes précédemment réalisées sur la poinçonneuse.

Le volume d’affaires en constante progression a amené BC INOXEO à réfléchir au remplacement de la presse plieuse de 4 mètres début 2018 : en effet, bien que rétrofitée cette machine ne pouvait plus cacher ses 25 ans d’âge (serrage mécanique des outils, pas d’accompagnateur de tôle, pas de bombage, etc.). Aurore Debonne, Acheteuse et Christophe Aquevillo, Chef d’atelier, ont été mandatés par Jacky Huet afin de trouver une machine qui corresponde aux attentes : « avoir de meilleures qualités de pliage et réduire la pénibilité des opérateurs, avec une machine de plus de 3 mètres. »

La construction d’une piscine en inox fait appel à de très nombreuses pièces uniques, par exemple pour s’adapter à la profondeur variable du bassin ou aux dessins de l’architecte. Tous les bassins fabriqués par BC INOXEO sont différents. Il n’est donc pas ici question de fabrication en série.

« Nous nous sommes déplacés chez différents fabricants de presses plieuses qui nous ont montré la machine sensée convenir à notre application, ce qui nous a permis d’étoffer notre cahier des charges. Christophe Aquevillo a soumis des points techniques à la direction et à l’opérateur en charge du pliage » se souvient Aurore Debonne. Cette première phase a permis d’isoler six constructeurs.

Un des points forts de l’offre Jean Perrot a été le potentiel d’évolution de la machine Maneo 180/40 Premium et du magasin d’outils, conçus sur une base modulaire, qui ne sont en aucun cas bridés. Si le besoin s’en fait sentir la machine pourra être complétée par de nouvelles options et le magasin agrandi pour un coût raisonnable. La machine est prévue pour recevoir en deuxième monte toutes les options du catalogue. De même, le logiciel Radan de programmation déportée n’est pas verrouillé pour les seules machines Jean Perrot.

Envisagé au début de la prospection, le contrôle d’angle n’a pas été retenu : « BC INOXEO travaille une seule nuance d’inox de haute qualité sur des épaisseurs stables. Le contrôleur d’angle ne s’impose donc pas grâce à la base de données qui mémorise les pertes au pli et les corrections à apporter » justifie Matthieu Guinet, Ingénieur Commercial chez Jean Perrot.

L’entreprise travaille à partir de tôles en 1500 x 3000 mm et si toutes les pièces à plier ne sont pas de cette dimension, il n’en reste pas moins que les formats sont généralement grands et comportent de nombreux plis et retournements. Autant de contraintes pour les opérateurs que l’entreprise a voulu soulager en adoptant des consoles accompagnatrices motorisées.

Au-delà de la sollicitation physique des opérateurs, le changement manuel des outils immobilisait la machine existante pendant un temps jugé trop important et il n’était pas rare d’endommager le rail de guidage des outils sur la machine : « Nos outils pèsent 35 kilos et nos opérateurs sont amenés à les changer plusieurs fois dans la journée » explique Christophe Aquevillo. Le magasin d’outil Toolbox de Jean Perrot permet le stockage et le changement d’outil dans un temps très court et sans effort. « Il a été conçu selon le bon sens paysan » plaisante Erick Rousseau, Président de Jean Perrot, « mariant simplicité et efficacité. » Inutile de dire que les opérateurs ont adopté le produit dès le premier essai !

En complément du magasin Toobox, BC INOXEO a fait le choix de prendre l’option de visualisation de la position des outils (Smart Tool Locator de Wila) via des leds. En chargeant le programme, l’opérateur est visuellement renseigné sur l’emplacement de l’outillage correspondant. Et changement radical, par rapport à la précédente machine, la presse plieuse Maneo 180/40 Premium est équipée du serrage hydraulique des outils.

De l’accompagnement des tôles, jusqu’à la gestion des outils, les options choisies permettent aux opérateurs de se concentrer sur des points plus techniques et enrichissants du pliage, tout en s’affranchissement des TMS. Et pour l’entreprise, ils permettent une plus grande productivité, tout en réduisant l’absentéisme et la lassitude des opérateurs.

La maintenance est un point à ne pas négliger lors d’un investissement. « La réactivité et le service rendu en matière de maintenance sont à la base de la relation de confiance qui s’instaure avec nos clients et qui leur donnera envie de nous confier de nouveaux marchés » insiste Erick Rousseau. « Nous en avons fait l’expérience récemment quand un capteur défectueux a immobilisé la machine. Un technicien Jean Perrot est venu et a résolu le problème. La machine n’a ainsi été immobilisée qu’une demi-journée » apprécie Jacky Huet. Au-delà de la maintenance réalisée directement par Jean Perrot, Baudin Chateauneuf, qui compte 1300 salariés et 21 implantations, dispose d’un service maintenance intégré. « Ce service est capable d’intervenir rapidement sur la machine Jean Perrot pour de la maintenance de niveau 1 ou 2 alors que c’est impossible sur les autres machines de l’atelier. »

Lors du dernier salon Industrie, on a vu fleurir le coq bleu de la French Fab pour mettre en avant l’industrie française. La philosophie de Jacky Huet s’inscrit parfaitement dans cette démarche : « Mes clients sont des Maires, des Présidents de Conseils Départementaux, de Communautés de Communes ou encore d’Agglomération. Et j’essaye de me singulariser par rapport à mes confrères en indiquant que je fais du 100% français de l’étude au montage, sans employer de travailleurs détachés. Mes clients sont sensibles au développement de l’emploi sur le territoire local. Choisir un fabricant européen, et si possible français comme pour la presse plieuse Jean Perrot, est dans la logique de notre proposition globale. »

Un exemple de réalisation de BC INOXEO : le centre aquatique Aquarena d’Arras. (crédit photo : BabXIII)